- SHAANXI (FOUILLES DU)
- SHAANXI (FOUILLES DU)SHAANXI FOUILLES DUSitué au pied du versant nord du mont Li dans le district de Lintong, province du Shaanxi, le mausolée de l’empereur Shihuang (\SHAANXI (FOUILLES DU) 259-\SHAANXI (FOUILLES DU) 210) des Qin compte parmi les sites historiques les plus connus en Chine. Il n’en reste aujourd’hui qu’un tumulus de quelque 40 mètres de hauteur. Cependant, le célèbre historien Sima Qian (\SHAANXI (FOUILLES DU) 145-env. \SHAANXI (FOUILLES DU) 86) a consacré un passage exceptionnellement long aux travaux du mausolée dans ses Mémoires historiques : «Le neuvième mois [de l’an \SHAANXI (FOUILLES DU) 209], on enterra Shihuang dans la montagne Li. Dès le début de son règne, Shihuang avait fait creuser et aménager la montagne Li. Puis, quand il eut réuni dans ses mains tout l’empire, il y envoya travailler plus de sept cent mille forçats, on creusa le sol jusqu’à l’eau; on y coula du bronze et on y apporta le sarcophage; des palais, [des bâtiments pour] toutes les administrations, des ustensiles merveilleux, des joyaux et des objets rares y furent transportés et enfouis [...] Des artisans reçurent l’ordre de fabriquer des arbalètes et des flèches automatiques; si quelqu’un avait voulu faire un trou et s’introduire [dans la tombe], elles lui auraient soudain tiré dessus. On fit avec du mercure les cent cours d’eau, le Jiang, le He et la vaste mer; des machines le faisaient couler et se le transmettaient les unes aux autres. En haut étaient représentés tous les signes du ciel; en bas toute la disposition géographique. On fabriqua avec de la graisse de renyu des torches qu’on avait calculé ne pouvoir s’éteindre de longtemps [...] On planta des herbes et des plantes pour que [la tombe] eût l’aspect d’une montagne» (d’après la traduction d’E. Chavannes, Paris, 1895-1905).Ainsi, nous savons que la plupart des constructions du mausolée sont souterraines. Depuis 1925, des statues en terre cuite, presque grandeur nature, ainsi que des éléments de bâtiments, briques, tuiles et leurs embouts, canalisations, ont été retrouvés çà et là près du tumulus. Depuis 1974, plusieurs découvertes majeures se sont succédé, à commencer par celle qui est faite lors du forage d’un puits à 2 kilomètres à l’est du tumulus: une vaste fosse contenant environ six mille statues funéraires de guerriers et de chevaux ainsi que des chars. Deux autres fosses, dites no 2 et no 3, ont été exhumées au nord de la première. Enfin, en 1980, les archéologues ont mis au jour deux voitures en bronze, peintes et tirées chacune par quatre chevaux, déposées dans une fosse creusée dans le flanc du tumulus. La fosse no 1 est un rectangle de 230 mètres d’est en ouest et de 62 mètres du nord au sud. Elle abritait, recouverte d’une couche de terre de 4,6 à 6,5 m d’épaisseur, une construction souterraine de quelque 14 260 mètres carrés. Seule l’extrémité orientale de la fosse no 1 a été fouillée, de mai 1978 à septembre 1981.On dégagea cinq galeries d’accès en plan incliné vers l’est, un couloir du nord au sud et le début de onze couloirs d’est en ouest, aux charpentes en bois carbonisées par le feu, au sol recouvert de briques à motif de cordages.Sur cette seule superficie de 2 000 mètres carrés, 1 119 terres cuites ont été mises au jour: 1 087 guerriers grandeur nature, de 1,75 à 1,86 m de hauteur, munis les uns d’arcs et de flèches, les autres de coutelas, de lances, d’arbalètes en bronze; et 32 chevaux, également grandeur nature et en terre cuite, attelés par groupes de quatre à huit chars en bois laqué et finement décoré. Selon des estimations, il s’agit du simulacre d’une phalange complète en formation rectangulaire, soit environ 6 000 guerriers. Ces statues ont été exécutées une à une, certaines parties étant moulées, d’autres modelées, et certains détails gravés. La tête, les mains et le corps ont été façonnés séparément avant d’être scellés. Une décoration polychrome fut ajoutée à froid après la cuisson, mais peu de traces en subsistent. D’un style simple, réaliste, ces guerriers ont des proportions correctes, la tête représentant le septième du corps; les détails, en particulier les coiffures et les armures, sont exécutés avec finesse et exactitude. L’âge et les expressions diverses sont remarquablement rendus. Les coursiers eux aussi semblent vivants: le regard vers l’avant, les oreilles dressées, la crinière flottant librement et les crins de la queue noués pour faciliter le galop. Parmi les 7 000 autres objets découverts au cours de ces mêmes fouilles, mentionnons des armes de bronze très précieuses: épées, pointes de flèches et mécanismes d’arbalète en parfait état de conservation. La fosse no 2, d’environ 6 000 mètres carrés, n’a été, elle aussi, que partiellement fouillée. Elle renferme, disposés en quatorze colonnes, des chars, des chevaux harnachés pour être montés, des cavaliers, des fantassins et des conducteurs de chars, tous de même facture et de mêmes proportions que ceux de la fosse no 1. L’état-major de cette armée (68 statues d’officiers et un quadrige) se trouvait logé dans la fosse no 3 (520 m2).Ces découvertes ont fait l’objet d’une importante exposition en Allemagne: Jenseits der Grossen Mauer. Der Erste Kaiser von China und seine Terrakotta Armee au Museum am Ostwall, Dortmund, 1990.
Encyclopédie Universelle. 2012.